Super League: Yverdon Sport survirait-il à une relégation? | 24 heures


Yverdon Sport's future in the Swiss Super League hangs in the balance, raising questions about the club's American owners' commitment if relegated.
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AboUn jeudi soir très incertain –

Yverdon Sport survivrait-il à une relégation?

Les Yverdonnois jouent leur avenir en Super League jeudi. Avec une question en creux: les propriétaires continueraient-ils d’alimenter le club en deuxième division?

Jamie Welch (à g.) et Jeffrey Saunders tirent les ficelles d’Yverdon Sport. Pour encore combien de temps?KEYSTONE/Laurent Gillieron
En bref:
  • La Super League prend fin jeudi pour les six moins bonnes équipes de la ligue. Trois scénarios possibles attendent Yverdon Sport: le maintien, un barrage contre Aarau ou la relégation en Challenge League.
  • Les dirigeants américains du club n’ont connu que la première division depuis leur arrivée il y a deux ans. Leur business model serait bouleversé en cas de descente.
  • Sont-ils armés pour affronter une relégation? Celle-ci signifierait-elle leur départ? Éléments de réponse.

«Ce n’est pas le fait de tomber qui compte, mais le fait de se relever.» La phrase est associée à Vince Lombardi, un entraîneur de football américain disparu depuis plus d’un demi-siècle. Lorsque Yverdon Sport a reçu une immense gifle sous la forme d’une défaite 5-0 contre Grasshopper en milieu de semaine dernière, son président et propriétaire du club Jamie Welch a souhaité se l’approprier, via une publication sur les réseaux sociaux.

La citation ne réinvente pas la philosophie, mais elle a un mérite: elle va très vite être mise à l’épreuve. Par les joueurs yverdonnois, qui n’ont plus qu’un match pour espérer se sauver en Super League. Ce sera jeudi soir contre Zurich au Stade municipal. Et surtout, par leurs dirigeants. Si Yverdon Sport devait tomber en Challenge League, seront-ils toujours là pour l’aider à se relever?

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À l’aube de la dernière journée de championnat, YS n’est pas mort. Mais il a un pied à l’échelon inférieur. Dans son histoire, Yverdon n’est jamais parvenu à se maintenir dans l’élite deux saisons de suite. Ce serait une première. S’il obtient un meilleur résultat que Grasshopper jeudi, il est assuré d’au moins disputer les barrages contre Aarau. S’il va chercher un meilleur résultat que GC et Winterthour, il pourrait même se sauver directement. Autrement, ce sera le retour en Challenge League. Et l’arrivée d’une foule d’interrogations.

Le «trading» en Challenge League, une affaire fragile

La deuxième division suisse, Jamie Welch n’a jamais connu. Il y a deux ans, le Texan rachetait un club fraîchement promu en Super League. Avec Jeffrey Saunders, devenu depuis «président du football» d’YS, ils n’ont pas hésité à transformer leur nouveau bébé en un club passerelle. Que cela plaise ou non, que cela soit une bonne nouvelle ou non, les Américains sont ici pour faire des affaires. Sans s’en cacher.

Le business model d’Yverdon Sport tient en un mot: le trading, poussé à l’extrême. Chaque club achète des joueurs pour espérer mieux les revendre derrière. C’est ce que font les Nord-Vaudois, dans des proportions plus importantes que la plupart de leurs rivaux en Suisse.

Une relégation n’a pas simplement une incidence sportive. Elle divise aussi la valeur marchande d’un joueur. De la même manière qu’un même footballeur vaut théoriquement plus cher s’il appartient à un club de Ligue 1 française plutôt qu’à un club de Super League, sa cote sur le marché descend dès lors qu’il s’associe à une équipe de Challenge League. À l’échelle d’un effectif, une relégation entraîne au mieux un sérieux manque à gagner, au pire une perte importante. C’est une menace qui plane sur Yverdon.

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Deux cas concrets. Marley Aké et Moussa Baradji sont deux des joueurs les plus bancables d’Yverdon Sport et leur contrat court respectivement jusqu’en 2027 et 2026. Si YS les entraîne avec lui en Challenge League, leur valeur sur le marché des transferts baissera. Le club peut choisir de les vendre au plus vite, mais cela se ferait potentiellement dans une forme d’urgence peu rentable. Et cela voudrait dire qu’il perdrait deux atouts en vue de la suite. Mais quelle suite?

Historiquement, la Challenge League n’a pas toujours ressemblé à un terreau fertile pour le trading. Dans une certaine mesure, Stade Lausanne Ouchy s’en sort bien en procédant de la sorte, grâce aux trouvailles qu’il dégote à chaque mercato. L’été dernier, il a par exemple embauché Warren Caddy, devenu le meilleur buteur de la saison. Avant lui, Zeki Amdouni, Teddy Okou ou Alban Ajdini sont passés par le SLO et ont rempli ses caisses. Sauf que les Lausannois ont un train de vie bien inférieur à celui d’Yverdon Sport. Et que pour un Stade Lausanne Ouchy, il existe plusieurs contre-exemples moins bien lotis.

Yverdon Sport n’aurait pas prévu de clauses en cas de relégation

Cette saison, Schaffhouse a frôlé la faillite et s’apprête à redescendre en troisième division. Avant lui, il y a eu les Bienne, Wil et autre Locarno, tous lancés dans un projet de trading plus ou moins assumé, pour qui cela s’est mal terminé. Même si aucun des cas cités ne peut être associé à Yverdon Sport.

Plusieurs signaux envoyés par YS ces derniers mois suggèrent d’ailleurs qu’une culbute ne mènerait pas à la fin de l’ère Jamie Welch. Le Stade municipal a déjà subi plusieurs liftings récemment et d’autres projets de rénovation existent. En parallèle, le club s’est démené en coulisses auprès de l’Association suisse de football pour obtenir des équipes élite de M16 et M18. Ce qui lui a été accordé. Dans l’idée, cela doit permettre aux Verts de mieux former leurs propres juniors, pour ensuite espérer les mettre en valeur en première équipe.

De signal, il en existe un autre. Celui-ci est à double tranchant. Selon nos informations, Yverdon Sport n’aurait que peu, voire pas du tout, prévu de clauses dans les contrats de ses joueurs en cas de relégation. C’est-à-dire que ses éléments encore sous contrat ne seraient pas libres de s’engager gratuitement ailleurs, mais aussi qu’en restant ils toucheraient le même salaire qu’en Super League. «En réalité, les clubs suisses sont très peu regardants sur ce genre de clause. Quitte à se retrouver les deux pieds dans la m**** au moment de tomber», détaille une source bien informée.

Yverdon Sport verrait ses rentrées d’argent drastiquement baisser

Deux façons de voir les choses ici. Soit la Challenge League ne fait pas peur aux dirigeants d’YS, qui ne la considéreraient que comme une embûche passagère sur leur route. Soit ils rejetaient jusqu’ici l’hypothèse d’une relégation et ne se sont pas rendu compte de l’impact qu’elle pourrait avoir.

Descendre en deuxième division, cela signifie voir ses rentrées dégringoler. Les revenus liés aux droits TV sont notamment divisés par quatre. Ce qui équivaut environ à un million de francs. Auxquels il s’agit d’ajouter la diminution de la billetterie. En particulier celle des supporters visiteurs dans le cas présent, qui représente une part plus importante à Yverdon qu’au Lausanne-Sport ou à Servette, par exemple.

Au Stade municipal, l’heure de vérité approche. Et si l’enjeu général est incertain autour d’Yverdon Sport, la meilleure façon de ne pas avoir à se relever reste de ne pas tomber.

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Florian Vaney est journaliste au sein de la rédaction de Sport-Center depuis 2019. Formé dans la presse régionale, il suit de près le football suisse, des divisions «des talus» à la Super League.Plus d'infos

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