Cette fois, ils n’ont pas pris de pincettes. Les Bayonnais le savent. Dans un peu moins d’un mois, le club basque va, sauf cataclysme, participer à sa première phase finale de Top 14. Il ne manque plus grand-chose, sur le plan mathématique, pour acter officiellement la place des Basques dans le top 6, mais en interne, la perspective d’un mois de juin radieux ne fait plus l’ombre d’un doute. "Je ressens de la joie et de la fierté d’être la première équipe de l’Aviron qui va se qualifier. C’est génial", a avoué l’arrière Tom Spring, auteur d’une entrée fracassante contre Vannes.

"C’est historique pour le club, a ajouté Guillaume Rouet. J’ai tout connu, ici. Des montées, des descentes, des fusions avortées, des changements à la présidence. C’est très bien de continuer, comme ça, ma carrière à l’Aviron. C’est quelque chose de beau. J’espère en profiter le plus longtemps possible avec, pourquoi pas, une demi-finale à Lyon. Ce serait exceptionnel…" Le numéro neuf, qui quittera l’Aviron à la fin de la saison, veut repousser l’échéance de sa fin d’aventure sur les bords de Nive. Il sait que son équipe, en pole position pour décrocher un barrage à domicile, n’a jamais perdu cette saison à la maison. Et que le public de Jean-Dauger serait un atout non négligeable en cas de barrage à domicile.

Recrutement réussi, et décisif

Quoi qu’il en soit, l’Aviron trace sa route, grandit un peu plus, et en trois ans, Grégory Patat a (déjà) réussi son pari. On lui promettait l’enfer la première saison. Il a qualifié Bayonne pour la Coupe d’Europe. Et placera, d’ici peu, son équipe dans le top 6. "Quand je suis arrivé, il y avait un projet en place, rappelait Facundo Bosch. Je ne savais pas si ce n’étaient que des paroles, ou s’il y avait des actes derrière. Après un an, ici, j’ai trouvé un bon projet, donc j’ai signé trois ans de plus. Deux saisons plus tard, nous en sommes là, dans la continuité. Mais le chemin n’est pas du tout fini, on veut aller le plus loin possible." 

Et viser la troisième place, pour éviter le Stade toulousain en cas de qualification en demi-finale ? "Les Toulonnais sont à notre portée, on va aller les chercher. On veut gagner tous les matchs et on ne va pas se mettre de barrière", glisse Tom Spring. "Nous sommes dans les conditions pour regarder en haut du tableau, insiste l’entraîneur Gérard Fraser. C’est une opportunité ! Il faut être exigeant et croire en nous. Il ne faut pas se contenter, juste, de ce que l’on a fait. Je pense qu’on peut viser plus haut."

Dans le vestiaire bayonnais, on estime, d’ailleurs, que l’arrivée de plusieurs renforts de poids, l’été dernier, a été déterminante dans cette quête du top 6. "Des joueurs ont de l’expérience et je pense qu’on a le caractère pour le faire", souligne Fraser. "Être dans le top 6, c’est inespéré, au niveau de l’histoire du club, oui. Mais pas au niveau du groupe qu’on a. Si vous regardez les joueurs de l’effectif, l’équipe en entier, on savait qu’on avait les armes pour", ajoute Bosch. "Des gars comme Gio (Habel-Kuffner) ou Manu (Tuilagi) nous apportent plus de sérénité", complète Rouet. Le premier cité a découvert la phase finale l’an passé avec Paris. Le second devrait la découvrir le mois prochain.