Israël et la Turquie, meilleurs ennemis, par Ariane Bonzon (Le Monde diplomatique, mai 2025)


The imprisonment of Istanbul's mayor and differing stances on Syria fuel rising tensions between long-time allies, Israel and Turkey, highlighting a complex relationship marked by both cooperation and conflict.
AI Summary available — skim the key points instantly. Show AI Generated Summary
Show AI Generated Summary

Du Proche-Orient au Caucase, en passant par la Méditerranée

Israël et la Turquie, meilleurs ennemis

L’incarcération du maire d’Istanbul Ekram İmamoğlu, en mars dernier, a provoqué d’importantes manifestations qui se poursuivent dans les universités. Au nombre des divergences opposant le leader de l’opposition au président Recep Tayyip Erdoğan, le soutien d’Ankara au nouveau pouvoir en Syrie. Un choix qui pourrait placer la Turquie sur une trajectoire de collision avec son ancien allié, Israël.

par Ariane Bonzon 
 

Aperçu

«Nous voyons et nous savons ce qui se passe en Palestine. Dieu maudisse l’Israël sioniste. » Posté sur X au moment de la prière de l’Aïd-el-fitr, qui marque la fin du jeûne du mois de ramadan, le 30 mars 2025, le message du président turc Recep Tayyip Erdoğan provoque la réaction immédiate du ministre des affaires étrangères israélien, sur le même réseau social. « Le dictateur Erdoğan a révélé son visage antisémite. Il est un danger pour la région et pour son propre peuple. Nous espérons que les pays membres de l’OTAN [Organisation du traité de l’Atlantique nord] le comprendront. » La question palestinienne alimente depuis longtemps les tensions entre Ankara et Tel-Aviv. Elles s’élargissent désormais à la situation syrienne entre deux pays longtemps alliés et souvent présentés comme les grands gagnants de la chute du régime de M. Bachar Al-Assad, le 8 décembre 2024.

En interne, la question syrienne — et la volonté d’Ankara de maintenir une forte influence chez son voisin — peut faire l’objet de divergences entre le pouvoir islamo-nationaliste de M. Erdoğan et ceux qui le contestent : elle pourrait expliquer en partie l’incarcération du principal rival de l’actuel président, M. Ekrem İmamoğlu, le très populaire maire d’Istanbul et figure du Parti républicain du peuple (CHP). Mais la principale force d’opposition se distingue aussi du Parti de la justice et du développement (AKP) par son approche du conflit israélo-palestinien. Sur ce dossier, l’AKP compose avec, tout à la fois, la modération de ce concurrent qui gagne du terrain, la pression exercée par l’aile la plus radicale de l’islam politique et ses propres hésitations…

« Tant que les militaires ont dominé la politique turque [soit jusqu’en 2007 environ], Ankara est demeuré un allié de Tel-Aviv », explique l’expert militaire Gareth Jenkins. La Turquie — où réside alors une importante communauté juive — a reconnu le nouvel État dès 1949. Elle devance tous les autres pays à majorité musulmane. Poste avancé du (...)

Taille de l’article complet : 4 122 mots.

Was this article displayed correctly? Not happy with what you see?

Tabs Reminder: Tabs piling up in your browser? Set a reminder for them, close them and get notified at the right time.

Try our Chrome extension today!


Share this article with your
friends and colleagues.
Earn points from views and
referrals who sign up.
Learn more

Facebook

Save articles to reading lists
and access them on any device


Share this article with your
friends and colleagues.
Earn points from views and
referrals who sign up.
Learn more

Facebook

Save articles to reading lists
and access them on any device