Top 14 - Xavier Garbajosa avant les demi-finales : "Bayonne, c’est bon pour tout le monde" - rugbyrama.fr


Rugby expert Xavier Garbajosa analyzes the upcoming Top 14 semi-finals, highlighting Bayonne's surprising success and the competitive balance of the league.
AI Summary available — skim the key points instantly. Show AI Generated Summary
Show AI Generated Summary

Xavier Garbajosa À l’aube de ces demi-finales du Top 14, Xavier Garbajosa, consultant Midi Olympique, dresse un état des lieux de chacun des clubs qualifiés. Avec un petit coup de cœur pour le parcours de l’Aviron bayonnais, véritable bouffée d’oxygène pour le rugby français.

Auriez-vous parié en début de saison sur une demi-finale entre le Stade toulousain et Bayonne ?

Objectivement et de façon rationnelle, certainement pas. Retrouver Bayonne à ce niveau de la compétition, rares sont ceux qui l’auraient prédit. En revanche, imaginer cette équipe en course pour la qualification en barrage, oui. D’ailleurs, l’Aviron est la seule formation à être restée invaincue à domicile tout au long de la saison. C’est tout de même un indicateur important de la qualité de cette équipe. Ce club progresse, se structure bien à tous les étages. Son recrutement est plutôt intelligent. Avoir la capacité de faire revenir des garçons du cru comme Lopez, Iturria, recruter un joueur comme Manu Tuilagi, ce n’est pas rien. Eu égard à son standing ou sa renommée, on aurait pu l’imaginer faire un autre choix. Ça veut bien dire que Bayonne, au-delà du Pays basque où il fait bon vivre, est un club ambitieux et attractif. Quant au Stade toulousain, ce n’est pas une grande surprise. Ça reste avec l’Union Bordeaux-Bègles les deux meilleures équipes de notre championnat.

Retrouver Bayonne en demi-finale du Top 14, qu’est-ce que cela dit de ce championnat ?

Ça signifie clairement que le Top 14 est de plus en plus homogène. Il y a encore quelques années, chacun était capable en début de saison de donner les noms des sept ou huit équipes à la lutte pour la qualification et même parfois les demi-finalistes, ou finalistes. Sans trop se tromper. Or, aujourd’hui, ce n’est plus possible. La dernière journée de phase régulière, avec quasiment que des matchs à enjeux, en témoigne. Les clubs travaillent bien, la formation est bonne et le championnat attire de bons joueurs de l’étranger. Pour les supporters, les téléspectateurs, les clubs aussi, voir Bayonne ou d’autres équipes que celles habituelles se hisser dans le dernier carré, c’est une bonne chose. C’est bon pour tout le monde.

Les Bayonnais ont d’ores et déjà réussi leur saison. Cela les rend-il encore plus dangereux sur la demi-finale à venir, quand bien même ce sera face au Stade toulousain ?

La saison des Bayonnais est réussie depuis cette quatrième place et ce match de barrage à domicile. Ce n’était jamais arrivé dans l’histoire du Top 14. Ce match de barrage aurait pu être une phase de décompression. Ils ont fait le job. Ce ne fut pas la plus belle rencontre de tous les temps, la météo n’a pas aidé mais ils ont su gérer le match le plus compliqué, absorber la pression environnante. Ça veut dire beaucoup de cette équipe. Désormais, cette demi-finale appartient aux joueurs. Que veulent-ils faire ? Je suis convaincu qu’ils n’iront pas à Lyon en victimes expiatoires.

Le défi n’est-il pas trop grand face à Toulouse ?

Je ne suis probablement pas le plus objectif mais le Stade toulousain est sans doute l’équipe la plus expérimentée dans ce dernier carré. Certes, elle est diminuée au regard des nombreuses blessures au sein de l’effectif. Mais cette équipe a quand même une valeur au sens collectif, au sens de la résilience et du vécu en phase finale. Malgré certaines absences, elle peut compter sur des joueurs en capacité de se sublimer. Et puis, je pense qu’il y a aussi une envie interne de redresser le curseur après la défaite en demi-finale de Champions Cup contre Bordeaux ou après l’accroc à domicile contre le Racing. L’avantage d’avoir l’expérience de ce genre de matchs, c’est que les joueurs connaissent exactement les ingrédients à mettre pour gagner. C’est un avantage sur Bayonne qui sera challenger, assurément.

Est-ce réducteur de dire que la seconde demi-finale UBB-RCT oppose la vitesse à la force ?

Pour moi, ce n’est pas une opposition de style totale. J’ai souvenir l’an passé de commentaires presque fantasmagoriques sur la ligne de trois-quarts bordelaise. À juste titre. On émettait alors quelques doutes sur la capacité des avants à se mettre au même niveau. Cette année, ils ont relevé le défi. Cette équipe est relativement bien équilibrée. Le travail du paquet d’avants est précieux sur les phases de conquête mais aussi dans les rucks pour dynamiser. Sans ça, difficile de jouer au rugby, même si l’UBB est magnifiquement efficace sur les ballons de contre-attaque et de turnover. C’est donc une équipe assez rude. Tout comme le RCT qui a ça dans son ADN. Mais depuis l’arrivée de Pierre (Mignoni), il y a quand même des mecs derrière qui commencent un peu à jouer au rugby. Quand je vois Jérémy Sinzelle, ce garçon a une belle capacité pour écarter le ballon dans les couloirs. Il fluidifie le jeu. Et quand le ballon file sur les extérieurs pour des garçons comme Wainiqolo, attention danger ! Toulon a aussi des armes. Sans même parler du pied de Jaminet… Avec lui, Toulon peut camper dans la moitié de terrain adverse. Ce n’est pas rien.

Le titre de champion d’Europe de l’UBB est-il une force ou une faiblesse ?

C’est la vraie question. Je me la pose. On dit que l’appétit vient en mangeant. Ce titre peut en appeler d’autres. Après je ne suis pas en capacité d’évaluer à quel point ils ont fait la bringue après le titre, ni comment ils se sont régénérés. Vont-ils manquer d’essence ? À voir. Le staff a fait tourner sur la fin de la saison. Ils viennent d’avoir une semaine sans pression. Pour moi, psychologiquement, ce titre de champion d’Europe peut leur donner l’envie de faire mieux et de continuer à gagner. Mais l’éventuelle absence de Maxime Lucu peut aussi peser.

Sur quelle opposition pariez-vous en finale le 28 juin au Stade de France ?

Il y a clairement des favoris et des challengers. À chacun de se faire son idée. Et surtout, que le meilleur gagne.

Was this article displayed correctly? Not happy with what you see?

Tabs Reminder: Tabs piling up in your browser? Set a reminder for them, close them and get notified at the right time.

Try our Chrome extension today!


Share this article with your
friends and colleagues.
Earn points from views and
referrals who sign up.
Learn more

Facebook

Save articles to reading lists
and access them on any device


Share this article with your
friends and colleagues.
Earn points from views and
referrals who sign up.
Learn more

Facebook

Save articles to reading lists
and access them on any device