Les systèmes fourragers seront bouleversés, même en Normandie


Climate change threatens forage systems in Normandy, France, necessitating adaptations in crop selection and farming practices to address decreased yields and altered growing seasons.
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Dans de nombreuses régions, la sécheresse apparaît comme un risque permanent. Même les zones propices à la production fourragère, comme la Normandie, s’en inquiètent. Après une enquête menée chez 80 éleveurs ornais, la chambre d’agriculture a fourni un état des lieux des systèmes fourragers en 2019 : le rendement moyen est de 7 t de MS/ha pour les prairies et d’à peine 13 t de MS/ha pour le maïs ensilage. « On affirme régulièrement que la prairie pâturée fournit le fourrage le plus économe, mais pas à ce niveau de rendement », remarque Émilie Turmeau­ (CA Normandie). En cause, les aléas climatiques. « Dans les prochaines décennies, le nombre de journées très chaudes, avec des températures caniculaires, va doubler : soit 40 jours en moyenne dans le Perche entre juin et septembre. Or, à ces températures, aucune graminée ne pousse », annonce Xavier Goutte­ (CA Normandie). Le pronostic de la pluviométrie est plus difficile à établir. On connaîtra sans doute un peu plus de précipitations en hiver mais surtout une grande variabilité. « L’année normale n’existera plus. Mais l’ETP va exploser en été. » Le maïs pourrait sortir gagnant de cette situation, avec des sommes de températures qui doperont son potentiel. En Normandie, on sèmera plus tôt des variétés demi-précoces à demi-tardives, pour ensiler fin septembre et être capable de dépasser 20 t de MS/ha dans les terres favorables. À l’inverse, les parcelles à faible réserve utile devront abandonner le maïs. La saisonnalité de la production de l’herbe sera modifiée. Les récoltes mécaniques seront avancées au mois d’avril puis à l’automne. Le pâturage pourra s’organiser d’octobre à mai. Les prairies permanentes à base de RGA/trèfle blanc seront les grandes perdantes. Il faudra s’orienter sur des multi-espèces plus rustiques : fétuque, dactyle, luzerne. Mais dans les sols à faible réserve utile, les étés seront compliqués. Le sorgho trouvera sa place dans les petites terres mais ses rendements plus faibles ne vont pas sauver les bilans fourragers. À l’inverse, la betterave fourragère prendra une plus grande importance. « Les rations tout herbe seront mises à mal, et les cultures de ventes risquent de diminuer pour compenser la baisse des rendements fourragers. »

Dominique Grémy

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