Des faits d’une extrême violence perpétrés le 15 avril dernier à Balaruc-les-Bains.
Un règlement de compte sur fond de dette de cocaïne a dégénéré en un déferlement de violences, le 15 avril dernier, à Balaruc-les-Bains. Cet après-midi-là, une jeune toxicomane reçoit un coup de téléphone de Florian (*), son fournisseur de coke, qui lui intime l’ordre de sortir du restaurant où elle vient de finir son service. Elle s’exécute.
Accompagné d’Enzo (*), un ami d’enfance, le dealer, âgé de 19 ans, demande à la jeune femme de le rembourser des 3 000 € qu’elle lui doit. Mais celle-ci ne les a pas. "Prends-les dans la caisse", lui ordonne-t-il. Elle refuse.
Entrant soudainement dans une colère noire, il la frappe alors au visage puis la tire par le bras pour l’emmener dans le hall d’une résidence, située à deux pas. Là, il ordonne à son complice de la surveiller, monte dans les étages où habite une connaissance et redescend armé d’une longue machette avec une lame de 30 cm qu’il lui pose sous la gorge.
"Je vais te graver 3 000 € sur ta peau si tu ne me rembourses pas", l’aurait-il menacée. Avant de lui asséner une série de coups de poing en pleine face, avec une telle violence que la jeune femme se retrouve au sol, le visage en sang et le nez cassé. "Dépêche-toi, tu sais où tu dois aller maintenant", lui aurait-il lâché, l’invitant implicitement à regagner son restaurant et à se servir dans la caisse.
Ne parle pas aux flics de ce qui vient de se passer !
La victime est bien retournée dans son établissement mais a préféré appeler les gendarmes qui ont aussitôt rappliqué. Voyant qu’elle avait désobéi, Enzo lui a alors envoyé un message sans équivoque sur Snapchat : "Ne parle pas aux flics de ce qui vient de se passer !". Mais bien qu’elle n’ait pas balancé, les investigations menées par les gendarmes ont vite fait d’identifier ses agresseurs.
Le binôme, au casier vierge de toute condamnation, comparaissait dernièrement devant le tribunal judiciaire de Montpellier. À l’audience, il ne manquait que la victime. "Elle est terrorisée et n’avait pas la force d’affronter cette épreuve. Elle a d’ailleurs quitté Balaruc. Elle s’en sort avec une fracture du nez, un traumatisme facial et, surtout, un important retentissement psychologique."
"Quelques jours avant les faits, elle avait déjà été menacée par téléphone : “Tu vas déguster si tu ne me rembourses pas. Achète-toi une bonne protection” lui avait-il dit", a confié Maître Virginie Manzi en pointant Florian.
Avant de s’étonner du montant de la dette : "Initialement, elle devait 700 € mais avec les intérêts c’est passé à 1 500. Sa mère lui a prêté 1 000 €. Mais comme il manquait encore 500 €, il a fait passer la dette à 3 000 €. C’est honteux."
C’était très violent
"Je ne m’attendais pas à ça. C’était très violent", a reconnu pour sa part Enzo, du haut de ses 20 ans, interrogé sur le déroulé des faits. "Mon client est quelqu’un de suiveur, qui a été sidéré sur le moment. Il ne comprend pas ce qui s’est passé", a enchaîné son conseil, Maître Léa Lagarde-Quero.
Même incompréhension chez Maître Émilie Guillaume : "Mon client n’arrive pas à expliquer ses agissements. D’ordinaire, il est respectueux, posé, tout le monde le décrit comme doux, pas comme quelqu’un d’impulsif. Et pourtant, ce jour-là, il a commis des actes d’une extrême violence."
"Attendez, je n’ai pas compris. Ce soir, je dors en prison ? Mais je n’ai rien fait dans cette affaire", s’est exclamé Enzo avant de tomber dans les bras de sa mère, en larmes.
Reconnu coupable (il a avoué dealer depuis un mois avec Florian et qu’une partie des 3 000 € lui revenait), il a été condamné à trois ans de prison dont deux ans assortis d’un sursis probatoire durant deux ans avec obligation de travail, d’indemnisation, interdiction de détenir une arme durant cinq ans, d’entrer en contact avec le coprévenu et la victime ainsi que de paraître à son domicile et à Balaruc-les-Bains. Concernant la partie ferme, le tribunal a donc ordonné son mandat de dépôt.
Idem pour l’auteur principal qui écope des mêmes obligations auxquelles les magistrats ont ajouté des soins addictologiques et une peine plus lourde : trois ans dont un an de sursis probatoire.
Après avoir accédé aux demandes de la partie civile (1 000 €), le tribunal a renvoyé sur intérêts civils au 17 novembre.
"Il y a toutefois un événement qui peut expliquer cette colère soudaine. Petit, il a été abandonné par son père. C’est quelque chose qui a marqué sa vie. Il a énormément de rancœur vis-à-vis de ça. Le problème c’est que, dernièrement, lorsque sa mère l’a mis à la porte parce qu’elle avait appris qu’il dealait, son père est revenu vivre avec elle. Et ça, il a du mal à l’accepter. Pour moi, sa colère a éclaté ce jour-là. D’ailleurs, il a immédiatement conscientisé les faits et les a aussitôt regrettés."
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