Top 14 – Une surprise, vraiment ? Comment Bayonne a construit sa première qualification pour les phases finales - rugbyrama.fr


Aviron Bayonnais's unexpected fourth-place finish in the Top 14 is attributed to consistent hard work, team unity, and a strong home record.
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Même si, en fin de championnat, la place de barragiste semblait tendre les bras à l’Aviron bayonnais, la surprise est de taille de le retrouver à ce niveau… et candidat au Brennus ! Ce n'est pourtant pas le résultat d'un concours de circonstances, mais un travail cohérent et un groupe investi. Dans les rapports humains, notamment.

Bayonne quatrième, ce n’est plus une surprise depuis quelques semaines. Mais c’en est bien une si l’on rembobine le film de cette saison. Sur la feuille de route de l’équipe, fixée par la direction du club, s’inscrivait simplement une place dans les huit premiers afin de jouer la Champions Cup, la saison prochaine. Objectif vite atteint, dépassé même, puisqu’avant la mi-championnat, l’Aviron visait tout simplement la qualification. Et puis, les performances se cumulant, Jean Dauger ne bruissait plus que de quatrième place. Barragiste à domicile. Depuis la 15e journée, les Basques s’y sont accrochés. N’étant menacés que sur cette fin de parcours, quand le groupe semblait s’essouffler. Mais l’ultime joute face à Toulon a rappelé au monde du rugby qu’ils étaient bien maîtres de leur destin. Le grand écart par rapport à la ligne de départ. "Je serais un menteur si j’avais dit qu’en début de saison, on aurait fini quatrième, déclare spontanément Joris Segonds. En tout cas, c’est beau. Le Top 14 c’est quelque chose de dur. C’est un marathon. Chaque semaine est une remise en question. Il n’y a plus de match facile que ce soit à la maison ou à l’extérieur. C’est beau de montrer ce visage-là car très peu de personnes croyaient en nous. Et en plus, bien des gens disaient que Bayonne allait sortir à tout moment du top 6, limite qu’on faisait un peu tache. Ce qu’on a montré face à Toulon, c’est quand même beau !"

Invincibilité à domicile

Cette réaction de dernier instant face aux Varois a été salutaire. L’Aviron a montré qu’il savait se rebiffer, qu’il avait les ressources mentales pour rétablir des situations délicates, peut-être anxiogènes. "Depuis La Rochelle (21e journée), on était en dedans sur les intensités de collisions, de courses, relate Grégory Patat. Contre Pau, ça passe, contre le Racing, à moitié, Vannes pareil, et on a eu la sanction à Castres. Il fallait retrouver tout ça. Ce groupe aime aussi se faire peur. Il a attendu le dernier moment pour glaner ce point qui lui manquait."

On a aussi la profondeur de banc qu’on n’avait pas les autres saisons

Cette capacité de réaction, les Bayonnais en ont toujours fait preuve tout au long de cette saison. Bien souvent, après des déroutes à l’extérieur, ils ont su à chaque fois redresser la barre. Ce qui a engendré une certaine régularité. "On a su gagner les matchs quand il le fallait, continue le manager. J’insiste, vous avez vu le nombre de trous d’air qu’ont vécus certaines équipes ? Nous, on ne l’a jamais connu. Le pire scénario a été deux défaites à l’extérieur d’affilée. On est quand même une équipe solide qui sait encaisser des scénarios et qui est candidate potentielle au Brennus." La régularité, voilà un solide critère de la bonne performance bayonnaise dans ce parcours exceptionnel. En premier lieu, l’invincibilité à domicile a été prépondérante. Aucune équipe, dans ce championnat, n’a réussi cette prouesse. L’Aviron s’est même imposé deux fois, lors de décentralisations, à Anoeta, face à La Rochelle et à Pau, et y a montré sa maturité. Au contraire des saisons précédentes où elle s’était inclinée face à Pau et Toulon.

Un groupe qui vit bien

D’autres facteurs de réussite sont aussi à prendre en compte. Quand on pose directement la question aux joueurs, reviennent naturellement les mêmes réponses. Le plus ancien Bayonnais, homme d’un seul club, subtil connaisseur de la maison, Guillaume Rouet, avance l’argument : "On a un super groupe. Je me régale cette année. On ne se prend pas la tête. On est vraiment une bande de potes. Ça se ressent sur le terrain. On a aussi la profondeur de banc qu’on n’avait pas les autres saisons. On est invaincus ici également, ce n’est quand même pas rien, il faut le souligner." L’amitié qui s’est forgée dans le groupe n’est pas un vain mot. Elle est soulignée par l’ensemble des joueurs. Joris Segonds emboîte le pas de son demi de mêlée, quitte à tomber sur des lieux communs. "C’est bête à dire mais je pense qu’on a un groupe incroyable, qui vit très bien. Sur le terrain ou en dehors. On mange ensemble, on est tous ensemble même les jours off. Ça joue énormément."

Guillaume Martocq, régulièrement utilisé au centre, est un bon exemple de la judicieuse rotation bayonnaise à tous les postes. Icon Sport - Anthony Dibon

Cette cohésion a été forgée par Grégory Patat et son staff. Troisième année pour les encadrants qui, sans faire de bruit, font l’unanimité auprès des joueurs selon nos remontées. "Est-ce qu’il faut faire du buzz pour être reconnu ?, avance Grégory Patat. C’est peut-être le rugby business qui veut cela. Moi, je sais que, dans mon staff, il y a une complémentarité de compétences et ça fonctionne. L’ego est très bien placé chez nous et les paroles que l’on livre aux joueurs sont faciles. Il n’y a pas de double discours dans notre bureau. Cela fait la force de notre staff." La stabilité retrouvée au sein du club est également primordiale. Comme le recrutement. Cette année, le manager a souvent souligné la qualité et le nombre de joueurs capables de maintenir le niveau de performance. L’Aviron s’est même permis de jouer pleinement le Challenge européen, atteignant les huitièmes de finale. "On est dans la continuité d’un travail et il y a un effectif de qualité. On a rentré des joueurs qui amènent de l’expertise. On a plus de longueur de banc, je le répète. On a eu aussi un peu plus de fraîcheur sur ces derniers matchs. Il y a eu pas mal de rotations. Le temps de jeu a été réparti. Même si les contenus n’étaient pas toujours super, on a su gagner les matchs quand il le fallait."

Dernier quart en 1992

Ce tableau, sans aller le définir d’idyllique, est inespéré pour Bayonne. Mais il a fallu aussi en passer par certaines difficultés, des moments délicats, voire des doutes. "Je trouve que malgré la saison qu’on a faite, on n’a pas beaucoup parlé de nous, développe Grégory Patat. Beaucoup pensent que, Bayonne quatrième, c’est une normalité. Quand on voit la difficulté de ce championnat, c’est incroyable d’en être arrivé là. On n’a pas encore d’histoire en commun. L’objectif était de finir dans le top 8. On s’est nourri des ambitions générées par les résultats. Même si on ne voulait pas que cette quatrième place nous mette la pression sur ce dernier match, on aurait été forcément frustrés de ne pas en avoir un autre ici. Je nous ai trouvés très costaud durant toute la saison malgré quelques mauvais résultats à l’extérieur, rattrapés néanmoins le week-end d’après à la maison. On a toujours su rebondir. Dans la vie, on te fixe des objectifs et, souvent, quand tu y réponds, on te demande toujours plus. C’est la réalité de notre milieu. Mais c’est bon pour nous aussi, on doit se remettre en question et trouver la bonne stratégie qui va faire gagner. Mais même si ça se passe bien, tu te mets la pression toi-même. Ça a été dur dans le fait que le championnat a été, cette année, homogène, fou… Et ce n’est pas fini." L’Aviron, dont le dernier quart de finale remonte à 1992, peut alors encore surprendre. Grégory Patat exagère-t-il quand il dit qu’il est candidat au Brennus ?

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