La F1 fête ses 75 ans : les Grands Prix qui ont fait l'histoire


This article celebrates 75 years of Formula 1 racing, highlighting key moments, iconic races, and pivotal technological advancements.
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Le 13 mai 1950, l'Italien Giuseppe Farina remportait à Silverstone le premier Grand Prix de la Formule 1. L'occasion de parcourir soixante-quinze ans d'histoire de la catégorie reine à travers des images et des moments forts, des exploits et des coups du sort, des scènes insolites et des courses mythiques.

De Monza à Indianapolis, de Spa-Francorchamps à Interlagos, de Fangio à Verstappen, ces instants choisis ont marqué l'évolution de ces bolides, leur histoire et celle de leurs pilotes. Feu vert.

1950 : le temps des pionniers

GP de Grande-Bretagne - Silverstone

On se souviendra que le Championnat du monde de Formule 1, créé en 1949, voit officiellement le jour un an plus tard. Comme le Grand Prix de Grande-Bretagne avait alors l'habitude de se tenir au printemps, c'est sur la piste de Silverstone qu'est inaugurée cette compétition, avec vingt-deux participants inscrits au départ. Pour ce premier GP de l'histoire, on retiendra le triplé des Alfa Romeo (sur cinq engagées), mené par Giuseppe Farina, également auteur de la pole la veille. Fagioli et Fangio complètent ce premier podium.

1959 : le premier moteur arrière

GP des États-Unis - Sebring

Jusque-là, les F1 avaient une allure bien différente : le moteur était à l'avant. Pour contrer la puissance du V6 des Ferrari, Cooper décide de monter son propulseur, un quatre cylindres Climax, à l'arrière de sa voiture. Pilotée par l'Australien Jack Brabham et le Néo-Zélandais Bruce McLaren, la T51 est bien née.

Dès Monaco, l'Australien remporte le premier GP d'une voiture à moteur arrière et, en décembre à Sebring, devient champion du monde, alors que c'est le Néo-Zélandais qui remporte la course. La mode est lancée : les moteurs seront installés à l'arrière. Et la T51 roulera jusqu'en 1963.

Il ne fallait vraiment pas partir avant l'arrivée, ce 5 septembre 1971. Ceux qui ont patienté peuvent encore se féliciter d'avoir vécu un moment historique. Car, malgré l'abandon de nombreux favoris (Graham Hill, Ickx, Stewart) et malgré la victoire d'un pilote (le Britannique Peter Gethin) dont ce sera la seule victoire, le GP d'Italie entre ce jour-là dans les annales.

Pour sa vitesse moyenne (242,615 km/h), longtemps la plus rapide, mais surtout pour son issue. Le Britannique ne l'emporte que d'un centième devant Ronnie Peterson, l'écart le plus serré de l'histoire. Mieux, les cinq premiers se tiennent en moins d'une seconde, Howden Ganley ne terminant qu'à 0''61 du premier.

Beaucoup se souviennent de ce Grand Prix de France pour de mauvaises raisons. Ou, plutôt, pas la bonne. Ce jour-là, devant des téléspectateurs médusés, la Renault de René Arnoux livre un combat dantesque face à la Ferrari de Gilles Villeneuve. Une bataille hallucinante qui ne concerne pourtant que la deuxième place !

Loin devant, Jean-Pierre Jabouille caracole sur l'autre « Yellow Teapot », le surnom donné à la monoplace française pour sa fâcheuse tendance à casser trop souvent son turbo. Le Français fait taire les critiques. Après cette première victoire, le turbo devient vite la norme durant toutes les années 1980, avant son interdiction en 1989.

1984 : le coup de pompe

GP des États-Unis - Dallas

Qui se souvient des bacchantes triomphantes de Keke Rosberg, vainqueur radieux malgré la fatigue ? C'est un autre moustachu qui, ce jour-là, marque les esprits : Nigel Mansell, tombé en panne à quelques mètres de l'arrivée, tente, après deux heures de course, de pousser les 540 kg de sa Lotus 95T. Il avait oublié qu'il venait de disputer ce qui était alors le GP le plus chaud de l'histoire (38°C). Et s'évanouit après la ligne franchie.

1986 : le coup de la panne

GP d'Allemagne - Hockenheim

Deux ans plus tard, au Grand Prix d'Allemagne 1986, alors que la consommation est strictement encadrée, la McLaren d'Alain Prost tombe en panne sèche à quelques mètres de l'arrivée et le champion du monde en titre est obligé de pousser sa voiture jusqu'à la ligne. Il finit 6e.

Dans la carrière d'Ayrton Senna lui-même, ce jour reste à part. En 2018, lors de sa magistrale qualification à Singapour, Lewis Hamilton parlait encore de ce parcours d'exception du Brésilien en Principauté. Un moment hors du temps qui permit à Senna de reléguer Prost, son équipier, à près d'une seconde et demie (1''427) et le troisième, Berger, à près de trois (2''7)...

« Ce jour-là, confiera-t-il, j'étais à mon maximum. Je n'ai plus jamais connu ce sentiment. » Une démonstration qui fut peut-être la cause de son erreur lors du GP lorsqu'il commit, seul, une faute à l'entrée du Tunnel. Vexé, il abandonna sa McLaren au portier et rentra directement chez lui.

1998 : le plus gros carton

GP de Belgique - Spa-Francorchamps

On peut se souvenir de cette course pour ce carambolage monstre, sous une pluie battante. Un accident au départ, qui toucha pas moins de treize voitures. Mais grâce aux « mulets », presque tous les concurrents (seuls quatre furent condamnés à suivre la course des stands) purent repartir.

Mais cette course reste aussi dans les mémoires pour la colère noire de Michael Schumacher, qui jouait le titre contre Mika Häkkinen et fut victime d'un accident à cause de David Coulthard, l'équipier du Finlandais, à qui l'Allemand prenait un tour. Condamné à l'abandon, comme l'Écossais, Schumacher dira, devant les caméras, toute sa colère au pilote McLaren. Il faudra l'intervention des mécaniciens de Ferrari pour les empêcher d'en venir aux mains.

2005 : six au départ

GP des États-Unis - Indianapolis

Triste souvenir. L'image que donna ce Grand Prix fut désastreuse comme en témoigna, le lendemain, le titre commun de L'Équipe et de la Gazzetta : « Formule Zero ». Seulement six voitures prirent le départ. Toutes les écuries chaussées de gommes Michelin furent contraintes, après le tour de formation, de déclarer forfait. Les pneumatiques français, composés d'un mélange trop friable, n'étaient pas capables de supporter, le temps d'une course, les contraintes du banking d'Indianapolis. Seules les six monoplaces équipées par Bridgestone partirent.

Cette course fut folle et le vainqueur improbable. Personne n'aurait parié sur la victoire de Button, sa première. Malgré leur punition (dépassements sous drapeaux jaune et rouge), on aurait plus misé sur un succès d'Alonso ou Schumacher, en bataille pour le titre. Relégués en fond de grille (12e pour l'Allemand et 15e pour l'Espagnol), les deux champions remonteront aux avant-postes avant d'être contraints à l'abandon.

Alonso fut victime d'une roue mal serrée et Schumacher d'un accrochage. Le grand bénéficiaire de cette course, qui ne compta que sept voitures à l'arrivée, fut le Britannique Jenson Button, parti lui aussi des profondeurs de la grille (14e), grâce à une parfaite gestion des safety-car. Il en fera l'une de ses spécialités tout au long de sa carrière.

2008 : Hamilton, champion du dernier tour

GP du Brésil - Interlagos

Personne n'oubliera la joie fugace du clan Massa. Dix secondes à exulter chez Ferrari pour célébrer le titre de Felipe qui venait de franchir la ligne en vainqueur. Mais une nuit à pleurer, ensuite, car, au même instant, à moins d'un kilomètre de là, son rival Hamilton dépassait la Toyota de Glock. L'Anglais récupérait la 5e place, qui lui offrait, pour un point, son premier titre de champion du monde.

Trois tours plus tôt, sa McLaren était en perdition, mais équipé de pneus pluie alors que l'orage s'abattait sur Interlagos, Hamilton surgit et fondit sur l'Allemand, en gommes slicks... Massa finit en larmes sur le podium, vainqueur en vain devant les siens, alors qu'Hamilton triomphait, l'Union Jack en main dans la pitlane, en contrebas.

2013 : perdus en Corée

GP de Corée du Sud - Yeongam

Ce fut la quatrième et dernière édition de ce Grand Prix, disputé au milieu de nulle part, perdu au milieu des chantiers navals de Mokpo, une ville portuaire au sud de la péninsule, à plus de 400 km de Séoul. Durant quatre ans, ce tracé, censé devenir le Monaco de l'Orient, n'évoluera pas et n'offrira qu'un paysage glauque, au milieu des marécages, aux rares spectateurs. Comble de l'ironie pour sa dernière édition, le GP de Corée offrit au monde le triste spectacle de son incurie avec cette camionnette de pompiers prenant la piste devant les F1. Depuis, elles ne sont pas revenues à Yeongam.

L'année précédente, la première édition de ce Grand Prix fut une purge, longue procession sans suspense. La deuxième fut tout autre et offrit un des plus beaux spectacles qu'une course en ville puisse donner. Crevaisons à répétition (dont une pour le vainqueur), accidents en pagaille, dont un magnifique coup de roue de Vettel contre Hamilton sous safety-car, images insolites comme celle de Räikkönen, autorisé à repartir après que son équipe eut réparé sa voiture mais... sans volant. Et un final haletant où Bottas souffla la deuxième place au débutant Lance Stroll sur la ligne, alors que Ricciardo, un temps 17e, remportait la course.

2021 : au Max de la tension

GP d'Abu Dhabi - Yas Marina

369,5 points chacun. Neuf victoires pour l'un, huit pour l'autre. À l'aube du dimanche 12 décembre 2021, tous les regards sont tournés vers Abu Dhabi, où Max Verstappen et Lewis Hamilton vont s'affronter une dernière fois pour le titre mondial. Même si le Néerlandais a glané la pole grâce à l'aide de son coéquipier Sergio Pérez, l'avantage semble être en faveur du Britannique, vainqueur des trois Grands Prix précédents, dont le dernier, tendu, en Arabie saoudite.

Au volant d'une W12 à son apogée depuis l'introduction d'un nouveau moteur au Brésil trois courses plus tôt, le septuple champion du monde dépose la Red Bull dès le départ et s'envole. Mais au 53e tour, Nicholas Latifi explose sa Williams dans le mur et provoque l'entrée en piste de la voiture de sécurité. Verstappen en profite pour chausser des gommes tendres et voit la direction de course lui donner, dans la plus grande confusion, l'occasion de se battre côte à côte avec l'Anglais lors de l'ultime tour.

La bataille tourne court. Hamilton, qui a gardé ses pneus durs usés, ne peut rien face au Néerlandais dans le virage n°5 et voit sa huitième étoile s'envoler en même temps que la Red Bull. Malgré les protestations de Mercedes, Verstappen remporte là la première de ses quatre couronnes. Lewis Hamilton, lui, ne s'est plus jamais joint à la bataille pour le titre, plombé par une nouvelle réglementation en 2022 que Mercedes n'aura jamais réussi à s'approprier.

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