Fusillade mortelle contre l’équipe du rappeur SCH : comment trois Héraultais se sont retrouvés au service de la DZ Mafia - midilibre.fr


Three individuals from Montpellier were implicated in a deadly ambush targeting the rapper SCH's team, revealing the reach of the DZ Mafia in southern France.
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Huit mois après le guet-apens sanglant qui avait fait un mort et un blessé grave, après le show de l’artiste SCH, en show case à La Grande-Motte, nous révélons l’implication précise de trois Montpelliérains d’une même famille, arrêtés et mis en examen depuis. Récit.

C’était il y a tout juste huit mois. Fin août 2024, à la limite de Carnon et La Grande-Motte (Hérault), quand le van de l’équipe du célèbre rappeur SCH a été mitraillé, faisant un mort et un blessé grave.

L’artiste, racketté et miraculé, n’était pas à l’intérieur (lire ci-dessous) et le coup de filet des gendarmes de la section de recherches de Montpellier et de la police judiciaire de Marseille, début décembre, a pointé la DZ Mafia, dangereuse organisation criminelle phocéenne, comme organisatrice.

Mais comment trois Montpelliérains, de la même famille Gimenez, se sont-ils retrouvés parmi les 23 individus arrêtés et intégrés dans la toile de la DZ – Dzaïr, Algérie en arabe –, qui étend son influence mafieuse en Occitanie, spécialisée dans le narcobanditisme, mais aussi l’extorsion et les assassinats ?

"La DZ recrute par les réseaux sociaux"

"La DZ recrute par les réseaux sociaux", a décrypté le procureur de Marseille, Nicolas Bessone.

Dans le détail, selon nos informations, il y a donc José, 36 ans, mis en examen pour assassinat et tentatives d’assassinats, petit délinquant d’habitude et addict aux stupéfiants, en récidive, après avoir été condamné en mai 2015 à Marseille pour détention de drogue.

Actuellement en détention provisoire, surnommé “Boboy”, il est soupçonné par les enquêteurs d’avoir intégré le commando et assisté à la tuerie. Ce que nie cet agent d’entretien à mi-temps.

"C’est un petit délinquant abonné aux petits délits, une petite main qui n’a jamais basculé dans les affaires criminelles. Oui, capable de faire n’importe quoi pour 500 €, mais il n’était pas dans la voiture", assure son avocat Me Marc Gallix.

Son oncle, Antoine, 59 ans, au casier judiciaire ancien mais chargé (il a écopé de six ans de prison pour viol en réunion en 1991), et le fils de ce dernier, Diego, sont, eux, accusés d’avoir fait partie de l’équipe préparatifs et logistique.

"Il avait une vie peinarde, c’est pas le narcotrafiquant"

"C’est presque un vieux monsieur, rangé des voitures, il les répare, d’ailleurs, c’est son activité. Il avait une vie peinarde, c’est pas le narcotrafiquant et il a participé sans s’imaginer un instant que c’était pour quelque chose d’aussi grave", réagit Me Jean-Marc Darrigade, qui défend Antoine Gimenez, incarcéré depuis décembre.

Le 26 août, à 5 h 58, le van Mercedes Class V du staff de SCH, avec six personnes à bord, se fait attaquer à 1,5 km de la discothèque La Dune, où le rappeur vient de donner un show case de 35 minutes. Les 29 balles tirées sur l’engin ont tué Tahar Tahibi, le passager avant, commercial chargé du relationnel avec SCH, et grièvement blessé Rachid Arabi, le conducteur et patron d’une société de transport de personnalités dans le sud de la France.

Terrorisés, les quatre autres passagers ont décrit deux tireurs encagoulés sortis d’un Range Rover gris.

Ce véhicule est retrouvé dés 9 h 20 à Marsillargues, à la frontière de l’Hérault et du Gard, abandonné. Ce Range avait été dérobé le 21 août à Marseille et muni de fausses plaques volées à Rennes.

Le bidon d’essence disparaît du coffre de la voiture des tueurs

Mieux : les armes du crime sont saisies dans le coffre, un fusil-mitrailleur albanais et un fusil d’assaut chinois. Comment expliquer cette fuite et cet amateurisme soudain ?

"Le bidon d’essence qui devait servir à brûler le Range Rover a été retiré du coffre par le mécanicien qui avait changé les plaques", dévoile un enquêteur.

Ce coup du sort et la minutie de l’enquête technique sur la téléphonie et l’ADN ont permis de démanteler l’équipe, où chacun avait un rôle précis.

Trois cerveaux de la DZ Mafia, désireux de se venger de SCH qui ne voulait pas payer 300 000 €, ont dirigé, depuis la prison, l’achat d’armes – il est évoqué treize Kalachnikov –, le recrutement de tireurs, de voleurs de voitures… Et de complices dans l’Hérault, après que le concert du 26 août a été coché.

Une annonce sur Snapchat pour 500 €

Placé sous contrôle judiciaire, Diego (*) n’aurait fait “que” mettre en contact son cousin José avec un détenu du Pontet, Sébastien Riviera, alias “Tony” ou “Sergei Shogu”, n°2 de l’affaire, grand coordinateur de l’attaque de la DZ (ce qu’il conteste). José, lui, a donc répondu à cette annonce Snapchat, où, pour 500 €, il a intégré l’équipe. Jusqu’à quel point ?

A minima, il a échangé durant plusieurs jours avant la fusillade avec ce commanditaire présumé sur la messagerie cryptée Signal. Puis, selon l’exploitation du système GPS, il a acheminé le convoi venu de Marseille, une Peugeot 2008 et le Range Rover, arrivé le 25 août à 10 h 58 sur le parking de son logement social, à Grabels, en périphérie de Montpellier.

Il aurait aussi préparé six tenues avec gants et cagoules. Puis, il a conduit le convoi, quelques heures plus tard, le 26 août, à 1 h 31, à La Dune, où il avait effectué des repérages et envoyé une vidéo des lieux.

Pour y aller, il a embarqué son oncle Antoine et bénéficié ainsi de sa voiture et les deux hommes ont fait des allers-retours devant la boîte de nuit pour localiser le van Mercedes de SCH. Jusqu’à 5 h 50. Huit minutes avant la fusillade.

Heure où ils ont donné le “go” indiquant le départ du van aux tueurs ? Ils nient. Assurent qu’ils ne connaissaient pas le scénario. Antoine Gimenez, a déclaré qu’il a dormi deux heures dans la voiture et qu’il n’était pas à Marsillargues, où le véhicule des tueurs a été abandonné, même si son téléphone y a borné…

"Il est un peu fou, sans limite"

José promet aussi qu’il n’a pas bougé du véhicule de son oncle. Même si ses empreintes ont été retrouvées « sur la poignée intérieure de la porte arrière gauche du Range Rover », révèle l’enquête des gendarmes.

"Il voulait voir à l’intérieur s’il y avait quelque chose à voler", répond Me Gallix, assurant que son client n’a fait "que des repérages et le gardiennage des véhicules".

Pourtant, une conversation datant du 28 août a été exhumée et “Boboy” correspond avec “Tony” Riviera. Il décrit la scène de crime : "Ils ont tiré trente douilles, y’avait un petit, qui a commencé à tirer, c’est lui qui a touché le passager", lance-t-il à son interlocuteur. Sa défense affirme encore qu’il n’a fait que rapporter ce qu’on lui a répété.

"José est un peu fou et sans limite, capable de faire n’importe quoi à cause de sa consommation de stupéfiants", l’accable pourtant un protagoniste du dossier. Un jeune prêt à tout, comme tant d’autres tombés dans l’engrenage mortifère de la DZ Mafia ?

Les suites de l’enquête devront le déterminer ou non dans cette affaire où le Montpelliérain encourt la réclusion criminelle à perpétuité.

(*) Sollicité, son avocat n’a pas répondu à nos sollicitations.

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