Officiellement nommé directeur général de LFP Media le 23 avril, Nicolas de Tavernost ne chôme pas depuis une semaine. L'ancien président du groupe M6 a rencontré à de nombreuses reprises les dirigeants de DAZN pour tenter de trouver une solution à la crise actuelle (le diffuseur de la Ligue 1 réclame en justice au football professionnel français un total de 573 millions « pour manquement observé » et « tromperie sur la marchandise »).
Car si la médiation entre les deux parties n'a pas abouti, les contacts ne sont pas rompus. Le 15 avril, le médiateur a proposé aux deux camps que DAZN règle les deux dernières échéances de la saison (70 millions d'euros le 30 avril et 70 millions d'euros le 30 juin).
Dans le communiqué publié ce jour-là après l'échec de la médiation, il était indiqué que le deal prévoyait également le versement d'une indemnité comprise « entre 110 et 125 millions d'euros » pour la saison prochaine. Selon nos informations, le montant exact était 120 millions d'euros de dédommagement pour la LFP. Ce qui a été accepté par les clubs, mais pas par DAZN.
Après de nouvelles discussions, Nicolas de Tavernost a fait le point, lundi après-midi, sur l'avancée des négociations devant le bureau de la Ligue. Il a indiqué que DAZN était manifestement prêt à arrêter en fin de saison en versant une indemnité un peu revue à la baisse, à hauteur de 100 millions d'euros.
Dans cette hypothèse, fort de cette assurance d'avoir une mise de départ pour amortir le choc, la LFP pourrait alors sonder le marché pour lancer sa propre chaîne dès la saison prochaine. DAZN est d'ailleurs prêt à la faire avec la Ligue en prenant à sa charge les frais, notamment de production. Mais dans ce cas, le dédommagement de 100 millions d'euros ne serait plus d'actualité. En résumé, la LFP aurait le choix entre cette option avec DAZN ou l'assurance d'avoir ces 100 millions d'euros du diffuseur actuel et la possibilité de s'associer avec un autre partenaire pour le futur.
Quoi qu'il en soit, le lancement d'une chaîne 100% Ligue 1 nécessiterait que beIN Sports cède son affiche du samedi après-midi (17 heures), une option que le groupe dirigé par Yousef al-Obaidly serait prêt à valider. D'autant plus si LFP Media envisageait de lui confier la conception et la mise en oeuvre technique de son projet.
Il y a un an, avant que la LFP ne valide l'option DAZN, beIN avait déjà proposé de fabriquer cette chaîne 100% Ligue 1 pour le compte de la LFP, avec son savoir-faire et ses équipes. La société franco-qatarienne avait même fait savoir qu'elle ne faisait pas cela dans la perspective de facturer à prix d'or une prestation mais plus pour aider le football français et la LFP, alors en quête d'un modèle économique réaliste pour cette chaîne qu'elle envisageait commercialiser elle-même.
Aujourd'hui, une chaîne du même type, fabriquée par beIN, pourrait redevenir d'actualité. Une façon aussi de faciliter le dialogue avec l'agrégateur de contenus Canal+, premier distributeur de sports en France et partenaire privilégié et gestionnaire exclusif de la distribution de beIN Sports. Sur le papier en tout cas, ce schéma à trois pourrait permettre à chacun d'y trouver ses intérêts et de minimiser ses risques. Même si d'autres options avec d'autres partenaires peuvent aussi exister.
Reste maintenant à finaliser un accord avec DAZN. Le diffuseur principal de la Ligue 1 (8 matches par journée sur 9 pour un montant annuel moyen de 375 M€, la dernière affiche étant donc sur beIN Sports) doit normalement régler son avant-dernière échéance (70 millions d'euros) de la saison ce mercredi. Mais s'il faut prendre quelques jours supplémentaires, c'est possible. Car le guide de répartition des droits télé prévoit, selon nos informations, un versement aux clubs le 16 mai. Ce qui laisse un peu de temps.
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