This article presents Luc Boulanger's selection of the best theatrical experiences of the season. His choices showcase a variety of productions, highlighting exceptional performances, writing, and direction.
Publié le 20 mai
En mars au Théâtre du Nouveau Monde (TNM), Mani Soleymanlou a créé ce spectacle déjanté où se mêlaient le chaud et le froid, le sacré et le trivial, la tragédie et la désinvolture. À sa manière, avec Fanny Britt à la coécriture, Soleymanlou y revisite des classiques du théâtre occidental, pour mieux parler à ses contemporains. Tour à tour, le spectacle présente et analyse des répliques de personnages immortels, tels qu’Albertine, Phèdre, Andromaque et Shylock… pour exposer les dérives du monde actuel. La production est aussi fort drôle et portée par une distribution cinq étoiles.
La relecture du Songe d’une nuit d’été, par le metteur en scène Michel Monty, est notre choix. Rarement l’illustre William Shakespeare aura été secoué avec autant d’énergie dans une production au Québec. Son adaptation au Théâtre du Rideau Vert était à la fois contemporaine et délirante ! Michel Monty a dirigé des interprètes brillants, notamment Bénédicte Décary, Olivier Morin et Mathieu Quesnel. J’aurais aimé enregistrer certaines scènes comiques du spectacle, pour les regarder après en boucle chez moi, tant elles m’ont fait rire. Une bouffée d’air frais dans la morosité du temps présent !
Publié chez Leméac, Ces regards amoureux de garçons altérés est un texte puissant, à la langue vive et crue… presque claudélienne dans son opposition entre le désir et le sacrifice, la souffrance et la transcendance (la drogue remplace la religion…). Éric Noël (qui vient d’être nommé directeur artistique du Festival du Jamais Lu) a écrit la confession troublante d’un jeune homme dépendant et perdu. Avec une plume trempée dans la braise, l’auteur illustre la détresse et l’enchantement des nuits de chemsex dans un sauna gai. Son personnage altéré, blessé, en quête de repères… reste très lucide tout au long de la pièce (qui sera reprise la saison prochaine, nous dit-on).
J’ai beau chercher, je ne vois pas une autre comédienne qui aurait pu incarner Janette Bertrand sur les planches avec autant de justesse et de conviction que Guylaine Tremblay dans Janette. L’actrice incarne Mme Bertrand avec vérité, sans jamais l’imiter. Elle illumine le personnage de l’intérieur, dans le détail, avec son cœur, son âme ; de tout son être ! Cette comédienne archidouée réussit un véritable tour de force ! Bonne nouvelle : le spectacle, en tournée au Québec en juin, sera repris chez Duceppe, du 29 novembre au 11 décembre. Les billets sont déjà en vente sur le site de la compagnie.
Bouleversant, saisissant, magnétique ! Le comédien Gabriel Szabo a donné la meilleure interprétation masculine de la saison dans un solo au Prospero. Entre extase et désespoir, confession et délire, l’acteur interprète un jeune homme dépendant aux substances. L’aire de jeu est confinée, étroite ; l’espace est clos, obscur. Conçu par le metteur en scène Philippe Cyr, le décor rappelle une chambrette d’un sauna gai. Tel un acrobate sur la corde raide, Szabo se meut dans ce lieu exigu. Il se glisse par moments dans une mare de lubrifiant et livre une performance extrême, physique, et d’une grande intelligence.
Les costumes scintillants d’Elen Ewing, la musique captivante de Frannie Holder, ainsi que les éclairages soignés de Paul Chambers sont remarquables dans L’amour ou rien, de Mélanie Demers. Ces créations visuelles et sonores sont au service d’une œuvre scénique exigeante, enveloppante et déroutante. Un travail créatif qui contribue à la richesse de ce spectacle présenté ce printemps au Théâtre Espace Go, et qui sera repris au Trident, à Québec, du 5 au 29 novembre.
Stéphanie Arav, diplômée de la cohorte 2021 de l’École nationale de théâtre, a joué dans une demi-douzaine de créations en marge. Or, c’est avec sa Lizzy dans l’adaptation théâtrale du roman de Jane Austen Orgueil et préjugés que je l’ai découverte en mars dernier. Sous la direction de Frédéric Bélanger, la comédienne brille dans la peau de ce personnage à la fois arrogant et attachant, fier et sensible. Pas surprenant que la coproduction du Théâtre Advienne et du Théâtre Denise Pelletier ait conquis le public jeune et moins jeune.
Spectacle d’ouverture de la salle Fred-Barry en septembre dernier, Michelin est un solo autobiographique irrésistible, défendu avec brio par Michel-Maxime Legault. La pièce de Legault, mise en scène par Marie-Thérèse Fortin, retrace son parcours, de l’enfance dans la ferme familiale à Saint-Polycarpe à ses activités dans le milieu théâtral montréalais en passant par ses études en jeu au Conservatoire de Québec. Avec Michelin, le comédien livre un témoignage universel, drôle et touchant. Un spectacle coloré, bienveillant, qui agit comme un baume sur nos doutes et nos blessures.
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