Dans le box des prévenus, José ne semble pas tout comprendre. Cet homme de 36 ans a été interpellé le mercredi 19 mars aux Marels, lors d’une opération de police à laquelle avaient participé la brigade anticriminalité et des CRS.

L’individu avait été trouvé en possession de 400 g de cocaïne, 2,9 kg de cannabis, 67 000 € en liquide, trois armes de poing, dont deux revolvers et une carabine 22 long rifle, et 118 cartouches.

Mais ce célibataire sans enfant, qui a arrêté l’école en troisième et ne sait ni lire ni écrire, ne semble pas correspondre au portrait d’un trafiquant. C’est plutôt celui de nourrice qui semble se dégager des échanges qui ont eu lieu au tribunal correctionnel, deux jours après.

"Le dialogue est difficile avec lui"

"Je vois que vous touchez l’allocation adulte handicapé", l’interpelle la juge. "Oui". "Pour quelle raison ?" "Je ne sais pas". "Vous avez vu un médecin ?" "Non."

"Le dialogue est difficile avec lui, confirme son avocat. Il est d’une grande vulnérabilité et vit dans les excréments canins".

La majeure partie de son casier judiciaire est composée de délits routiers. José conduit d’ailleurs la Golf de son père alors que son permis de conduire est annulé.

Le prévenu ayant demandé un délai pour préparer sa défense, les débats ont uniquement porté sur son sort en attendant que soit examiné le fond de l’affaire.

L’expertise psychologique sera réalisée en prison

Le procureur a requis la détention provisoire "afin d’éviter le risque de réitération des faits et de garantir sa représentation devant le tribunal."

L’avocat a au contraire demandé un contrôle judiciaire, "sa famille proposant de l’héberger chez sa tante". Il a également demandé une expertise psychologique.

Il n’a été entendu par les juges que sur ce dernier point. L’expertise sera réalisée à la maison d’arrêt, où José séjournera pour la première fois, en attendant son jugement fixé au 23 mai.