l'essentiel L’Institut Protestant de Saverdun, en Ariège, accueille et accompagne des mineurs étrangers isolés. Grâce à une équipe pluridisciplinaire et un cadre structurant, ces jeunes trouvent en Ariège un lieu pour se reconstruire et bâtir un avenir.

Depuis près de 25 ans, l’Institut Protestant de Saverdun, en Ariège, possède une Maison d’Enfants à Caractère Social (MECS) qui se consacre notamment à l’accueil et à l’accompagnement des Mineurs Non Accompagnés (MNA). Âgés de 13 à 21 ans, ils arrivent seuls sur le territoire français, sans parents ni représentants légaux, bien souvent après un périple long et difficile. Avec une capacité d’accueil de 75 places, l’établissement Saverdunois est régulièrement complet, reflet d’une demande croissante.

Les jeunes accueillis à l’Institut viennent des quatre coins du monde, apportant avec eux une grande diversité culturelle qui fait aujourd’hui la richesse de l’établissement. "Les pays d’origine des jeunes varient en fonction des évolutions de l’actualité géopolitique internationale", explique Sébastien Mathieu, directeur général de la Fondation.

Majoritairement originaires d’Afrique, du Moyen-Orient ou d’Asie, ces jeunes arrivent de pays marqués par l’instabilité. La plupart d’entre eux ont été contraints de fuir leur pays d’origine en raison de conflits armés, de situations politiques ou économiques critiques pesant sur leur sécurité et leurs droits fondamentaux.

Chaque histoire est unique, mais toutes convergent vers un même espoir : celui de trouver en France un refuge, un avenir possible, et les moyens de se reconstruire.

Majoritairement originaires d’Afrique, du Moyen-Orient ou d’Asie, ces jeunes arrivent de pays marqués par l’instabilité. Institut Protestant

Des moyens importants pour accompagner les jeunes réfugiés

"Ils peuvent arriver ici avec quelques traumatismes qu’ils héritent du parcours, en plus du fait qu’ils sont séparés de leur famille", déclare le directeur, nécessitant un accompagnement solide, bienveillant et surtout adapté à chacun.

"Pour venir en France, je suis passé de la Guinée au Mali, puis du Mali à l’Algérie avant de rejoindre la Tunisie. J’ai pris le bateau depuis la Tunisie jusqu’en Italie avant de prendre le train pour la France", raconte Moussa*, un jeune mineur d’origine guinéenne arrivé en France il y a près de deux ans. "Ça a duré plus de 6 mois", caractérisant le long périple du jeune homme pour atteindre son objectif.

Conscients de ces réalités, l’Institut met à disposition une équipe composée de près de 25 éducateurs, de 2 psychologues et de plusieurs autres professionnels spécialisés. Ils assurent une présence continue, jour et nuit, pour accompagner les jeunes dans leur quotidien, assure le directeur.

L’Institut dispose de deux services : le service internat, composé de pavillons qui constituent le lieu de vie des jeunes, où y est enseigné l’apprentissage de la langue française avec des éducateurs qui définissent ensuite avec le jeune son projet de vie (stages, scolarisation, formation, activités sociales et culturelles).

Dans le service externat, les jeunes sont installés en appartements autonomes, tout en restant accompagnés jusqu’à leur sortie. "L’objectif est de faire en sorte que le jeune ait une situation personnelle qui lui permette de vivre en autonomie", explique le directeur.

Le sport, un moyen d’intégration et de cohésion sociale

Certains jeunes manifestent dès leur arrivée un fort intérêt pour le sport, c’est pourquoi la plupart des jeunes pratiquent des sports qui varient selon leurs origines : le football est souvent privilégié par les jeunes d’origine africaine, tandis que le cricket est plus courant chez les jeunes d’Asie ou du Moyen-Orient, où il est le sport national dans de nombreux pays.

Les infrastructures disponibles sur place incluent un city stade, un terrain de football, un terrain de basket et un terrain de cricket. Le sport joue aussi un rôle important dans l’intégration des jeunes : "J’aime le sport depuis petit et ça me permet de me faire beaucoup d’amis", raconte Moussa.

Pour assurer le financement de ce dispositif, le Conseil Départemental de l’Ariège verse un prix journée d’environ 160 euros par jeune. Selon Sébastien Mathieu, "Ça peut paraître important, mais entre toute l’infrastructure qu’il faut entretenir et le budget que l’on donne aux jeunes", ce montant englobe les frais de repas, d’habillement, d’activités sportives et culturelles, ainsi que les salaires du personnel.

"Ce sont des jeunes qui savent d’où ils viennent et ce qu’ils veulent faire" : en Ariège, les mineurs étrangers isolés ont une porte vers une nouvelle vie - ladepeche.fr


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